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Cary L. Queen, Harold E. Selick

Anti-corps humanisés pour médicaments

Catégorie
Pays non membres de l'OEB
Domaine technique
Biotechnologie
Société
PDL BioPharma, Inc.
Les anticorps sont utilisés par notre système immunitaire pour identifier les ennemis et combattre les maladies. Les chercheurs américains Cary L. Queen et Harold E. Selick ont réussi à « humaniser » des anticorps contenant au moins 90% de composants humains, ce qui les rend bien plus efficaces pour combattre de nombreuses maladies comme le cancer, la sclérose en plaque, le rhumatisme articulaire et l’asthme.

Finalistes du Prix de l’inventeur européen 2014

Certes, le corps humain se révèle d’une extrême efficacité lorsqu’il s’agit de reconnaître et neutraliser des bactéries et des virus tels que ceux responsables d’un banal rhume ou de la grippe, par contre le système immunitaire a souvent du mal à reconnaître les maladies plus graves. Dans le cas du cancer, cela signifie que les cellules anormales peuvent se multiplier et proliférer.

Queen et Selick ont réussi à « humaniser » des anticorps contenant au moins 90% de composants humains, ce qui les rend bien plus efficaces pour combattre le cancer et d’autres maladies, comparés aux précédentes formes d’anticorps monoclonaux artificiels. Outre leur système de production à grande échelle et l’usage clinique de leurs anticorps humanisés, leur invention constitue un formidable pas en avant dans la lutte contre les plus grands fléaux de l’humanité et marque le début d’une nouvelle ère de traitements ciblés.

Impact social

Le cancer est la principale cause de mortalité dans le monde – 7,6 millions de personnes meurent chaque année de cette maladie. Les anticorps humanisés de Cary L. Queen et Harold E. Selick aident le corps à reconnaître et combattre des maladies telles que le cancer sans être eux-mêmes attaqués par le système immunitaire. Ils sont utilisés dans au moins neuf médicaments approuvés par la FDA (Food and Drug Administration) pour le traitement du cancer et d’autres maladies. On peut citer notamment Herceptin (principalement utilisé dans le traitement du cancer du sein) et Avastin, premier médicament à base d’anticorps monoclonaux approuvé pour le traitement du cancer du poumon et utilisé en traitement de première ligne du cancer colorectal et cancer du rein.

Impact économique

Herceptin et Avastin ont atteint chacun un chiffre d’affaires supérieur à 6 milliards $US en 2012. Ces deux médicaments ont enregistré une forte croissance depuis 2006, avec un chiffre d’affaires en hausse de près de 200% pour Avastin (de 2,12 milliards $US en 2006 à 6,29 milliards $US en 2012) et de plus de 130% pour Herceptin (de 2,75 milliards $US en 2006 à 6,45 milliards $US en 2012).

PDL BioPharma (PDL), anciennement Protein Design Labs, a breveté l’invention de Queen et Selick. Une partie substantielle des revenus annuels de la société provient des paiements de redevances sur sa technologie d’humanisation des anticorps monoclonaux. Les revenus des redevances de PDL BioPharma pour huit produits basés sur la technologie d’humanisation des anticorps ont atteint au total plus de 400 millions $US en 2013.

Mode d’action

Un anticorps se compose de quatre chaines d’acides aminés reliées en elles pour former une molécule de protéine en forme de Y. L’extrémité supérieure du Y constitue l’élément de différenciation des anticorps. Elle agit comme une « clé » qui se fixe sur les antigènes (substances étrangères qui provoquent des maladies), et le système immunitaire neutralise les ennemis qui présentent le marqueur.

Dans un premier temps, Cary L. Queen et Harold E. Selick ont comparé la séquence d’acides aminés à l’extrémité du Y de l’anticorps du donneur (généralement une souris) directement à une collection de 10 à 20 anticorps humains. A partir de cette collection, constituée dans un laboratoire à partir des techniques d’ADN recombinant, on choisit celui qui présente la structure la plus proche de l’anticorps du donneur dans cette région. La séquence d’anticorps humains est insérée à la place de la séquence d’anticorps du donneur, ce qui lui permet de se fixer plus efficacement sur un antigène cible.

Inventeurs

Cary L. Queen est titulaire d’un doctorat de mathématiques de l’Université de Californie, Berkeley. Après avoir démarré ses travaux sur les anticorps au National Cancer Institute of the National Institutes of Health et dirigé des projets de recherche à Protein Design Labs (dont il est le cofondateur) dans les années 1980, ce pilote amateur a cofondé Galaxy Biotech en 2003 et en est aujourd’hui le président.

Harold E. Selick est titulaire d’un doctorat de biologie moléculaire de l’Université de Pennsylvanie. Après avoir occupé divers postes de direction à Protein Design Labs et dans d’autres sociétés de biotechnologie, il est depuis 2002 PDG de Treshold Pharmaceuticals, une société spécialisée dans la découverte et le développement de traitements contre le cancer. Marié, père de deux enfants, il a fait partie de l’équipe américaine d’aviron à partir de 1974.

Le saviez-vous ?

Au milieu des années 1970, les chercheurs César Milstein et Georges Köhler à Cambridge, Royaume-Uni, créent les premiers anticorps artificiels en injectant un antigène étranger (obtenu à partir de sang de mouton) dans des souris, en extrayant les anticorps ainsi obtenus et en les cultivant dans des cultures cellulaires. Injectés chez l’homme, ces anticorps identifient des ennemis que le système immunitaire ne reconnaissait pas. Toutefois, comme les anticorps de souris sont eux-mêmes étrangers au corps humain, le système immunitaire les attaque aussi – un problème que les anticorps humanisés de Queen et Selick permettent de résoudre.

Numéro de brevet :

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