Günther Haese
Günther Haese (*1924 Kiel, DE) crée des objets à la fois fragiles et stables. Ils sont composés avec minutie ; les petits composants mobiles, sphères, ressorts, spirales en laiton et en bronze phosphoreux sont soudés les uns aux autres, produisant une composition d’ensemble très ajourée, ondulant au moindre souffle. Ces éléments, Haese se les procure auprès de l’industrie horlogère, dont les pièces préfabriquées sont les seules à avoir la stabilité et la légèreté requise pour ses sculptures cinétiques. La mobilité des éléments individuels est voulue. La surface doit changer d‘aspect en permanence. Avec les corps qu’il crée, Haese se situe dans la mouvance d’un art objectal fasciné par l’industrie, ainsi que de l’art cinétique des années 1960-1970, et il est proche des théories du groupe d’artistes ZERO, dont les membres Otto Piene (*1928, Lassphe, DE, - 2014, Berlin, DE), Heinz Mack (*1931 Lollar, DE) et Günther Uecker (*1930 Wendorf, DE) ont étudié à la même époque que lui à Düsseldorf. En optant pour le nom ZERO, ces artistes voulaient faire table rase de l’art du passé, marquer un nouveau départ. Haese lui aussi est en quête de nouvelles formes de représentation de la corporéité, et il aboutit à une structure qui se situe à mi-chemin entre l’abstraction et la dissolution totale. Les titres que Haese donne à ses œuvres doivent aider le spectateur à suppléer un sens à l’impression optique produite. Sirius propose une petite énigme. Pendant qu’il cherche le rapport entre le titre et l’objet, le spectateur peut s’émerveiller de la simultanéité qu’il observe entre stabilité et fragilité.
Sirius, 1975
Laiton et bronze phosphoreux
60 x 47 x 16 cm
Détail
© VG Bild-Kunst, Bonn