Markus Stangl
Markus Stangl (*1962 Dachau, DE) aime jouer avec la stabilité. Il crée des sculptures qui, aux yeux du spectateur, paraissent devoir s’effondrer d’un instant à l’autre. Dans sa mise en œuvre des matériaux avec lesquels il travaille, papier, pierre ou sable, il teste les limites de leur capacité de charge. Même l’air y a sa place, puisqu’entre les blocs de granite disposés comme des dominos effondrés, il coince des ballons gonflés d’air. Après s’être formé auprès d‘Eduardo Paolozzi (*1924 Leith, GB, † 2005 Londres, GB) et de James Reineking (*1937 Minot, North Dakota, USA), Stangl a trouvé ses repères dans l’art minimal et dans l’art concret. Son expression est claire et concise. La tension qui s’exprime dans ses travaux est uniquement due à l’exploration des limites des matériaux et aux matières premières mises en présence. À la différence d’un autre élève de Paolozzi, Christian Hinz (*1964, Birkenfeld an der Nahe, DE), qui réalise ses sculptures architecturales en dégageant et en soulignant les structures présentes dans le matériau choisi, Stangl prend le parti d’imposer aux matériaux des formes en conflit avec leur qualité intrinsèque. Ici, il réalise un trois quarts de cercle composé de six cubes de pierre d’égales dimensions maintenus entre eux par des agrafes et le dresse à la verticale. Alors même que la construction semble devoir basculer d’un moment à l’autre, son centre de gravité parfaitement positionné lui confère une stabilité qui dément l’impression d’instabilité première.