Le diagnostic de la malaria assisté par ordinateur : Jan van den Boogaart et Oliver Hayden reçoivent le Prix de l'inventeur européen 2017.
- L'hématologue néerlandais et le biochimiste autrichien reconnus pour avoir développé le premier test sanguin automatisé de détection du paludisme.
- L'équipe de recherche internationale est primée dans la catégorie «Industrie» au cours de la cérémonie de remise à Venise.
- La malaria diagnostiquée de façon fiable et précise par une méthode informatisée.
- Benoît Battistelli, Président de l'OEB: «Le dépistage automatisé du paludisme peut faire pencher la balance dans la lutte contre cette pandémie mortelle».
Venise/Munich, le 15 juin 2017 - Avec chaque année 600 000 issues fatales dont 10% seulement diagnostiquées correctement, le paludisme menace toujours la moitié de la population du globe, mais ses jours en tant que « tueur silencieux » sont peut-être comptés après la mise au point par l'hématologue néerlandais Jan van den Boogaart (57) et le biochimiste autrichien Oliver Hayden (45) du premier test sanguin automatisé. L'Office européen des brevets (OEB) a tenu à honorer l'équipe de chercheurs en lui décernant le Prix de l'inventeur européen 2017 dans la catégorie « Industrie » - une des cinq catégories de ce Prix - lors de la cérémonie de remise qui s'est tenue à Venise.
Le Président de l'OEB, Benoît Battistelli, a fait remarquer à cette occasion que « le dépistage automatisé du paludisme peut faire pencher la balance dans la lutte contre cette maladie mortelle, l'invention démontrant également l'intérêt qu'il y a à aborder un problème sous un angle complètement nouveau et à associer des domaines aussi différents que la médecine et l'informatique ».
Quelque 600 invités du monde de la politique, des affaires, de la propriété intellectuelle, de la science et des milieux universitaires se sont rassemblés à l'Arsenale di Venezia pour assister à la cérémonie de remise dont le coup d'envoi a été donné par le Président de l'OEB, Benoît Battistelli en compagnie de Carlo Calenda, ministre italien du Développement économique.
Par ce prix prestigieux qui en est à sa 12e année, l'OEB distingue des inventeurs exceptionnels d'Europe et du monde entier qui ont apporté une contribution précieuse au progrès social, technique et économique. Les lauréats ont été choisis par un jury international indépendant, parmi plus de 450 inventeurs et équipes d'inventeurs proposés cette année.
Un changement paradigmatique dans le dépistage de la malaria
Brevetée en 2011 l'invention de van den Boogaart et Hayden pourrait améliorer fortement la situation dans les « foyers » de paludisme qui concentrent à eux seuls 86% des cas d'infection, notamment en Afrique, avec un coût annuel estimé à 11 milliards d'euros pour les pays concernés. Un diagnostic rapide et précis est essentiel pour enrayer la pandémie. Les agents du paludisme - parasites du genre Plasmodium transmis par les moustiques - sont connus des scientifiques depuis le XIXe siècle, mais leur détection dans le sang est longtemps restée laborieuse et onéreuse. Van den Boogaart, chercheur chez Siemens Healthineers, s'attaqua au problème via une approche inhabituelle : « Au lieu de chercher à détecter le parasite dans le sang, j'ai porté mon attention sur les effets destructeurs de la malaria dans les cellules sanguines ». La maladie altère la forme et la densité des globules rouges, diminue la numération plaquettaire et modifie le taux d'hémoglobine porteuse d'oxygène qui donne au sang sa couleur rouge. Oliver Hayden et Jan van den Boogaart soumirent des milliers de profils sanguins de patients à une analyse statistique afin d'en tirer des similitudes. Au bout d'une année de travail, ils avaient isolé 30 paramètres - l'empreinte digitale numérique - trahissant la présence de la maladie. Ils s'adjoignirent ensuite la collaboration d'une équipe de chercheurs pour créer un algorithme informatique destiné à « enseigner » cette empreinte digitale à un appareil de tests sanguins de Siemens déjà en service dans plus de 3 000 cliniques à travers le monde : le dépisteur automatique de la malaria était né. Selon Hayden, « ce procédé permet désormais de diagnostiquer la malaria de façon automatique avec une sensibilité supérieure à 97% ».
L'analyse informatique au secours de la biologie médicale
Après un diplôme de premier cycle universitaire en microbiologie et chimie clinique à la H.B.O. Eindhoven, van den Boogaart exerça les fonctions de DX Product Manager chez Siemens Healthineers à La Haye. Hayden a récemment quitté son poste à la tête de In-Vitro Diagnostics & Bioscience Germany chez Siemens Healthineers à Erlangen, pour occuper la chaire professorale Heinz-Nixdorf d'électronique biomédicale à l'Université technique de Munich. Titulaire d'un doctorat en biochimie de l'Université de Vienne, il découvrit l'analyse informatique lors de recherches postdoctorales à l'Université de Harvard.
Leur procédé de relevé d'empreintes digitales numériques permettra peut-être de démasquer d'autres « tueurs silencieux ». « Nous pouvons désormais mettre le doigt sur des maladies dangereuses à l'aide d'un instrument unique, sans avoir besoin d'un matériel spécialisé ni de tests sophistiqués », déclare van den Boogaart, qui travaille actuellement sur des algorithmes ciblant la drépanocytose et la leucémie promyélocytaire aigüe. « En lisant les données cachées dans le sang, on peut pratiquement voir tout ce qui se passe dans l'organisme ».
Supports médiatiques concernant Jan van den Boogaart et Oliver Hayden
- Brève séquence vidéo (YouTube)
- Vidéos de qualité radiodiffusion (HD) à télécharger : version française, B-roll et cleanfeed (Centre des médias de l'OEB)
- Autres vidéos et photos
- En savoir plus sur l'inventeur
- Le brevet : EP2635695
Note à l'intention des rédacteurs : disponibilité des documents audio-visuels et des photos le 15 juin 2017 |
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Personnes à contacter à l'OEB à Munich
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