Daniel Pflumm
L’installation lumineuse de Daniel Pflumm (*1968 Genève, CH) se compose d’une enseigne publicitaire hors d’usage, facilement identifiable comme telle alors même qu’elle ne comporte aucun texte. Sa fonction première avait été de convertir le spectateur en client potentiel prêt à acheter l’objet de consommation auquel renvoie la publicité. En ramenant l’objet à sa forme initiale, Pflumm soustrait l’enseigne lumineuse à sa fonction première, si bien que celle-ci ne devient reconnaissable comme telle que sur la base d’une fraction de ce qui en faisait un support publicitaire. Et pourtant, le spectateur saura identifier l’objet même si Pflumm le soustrait à son véritable contexte. A l’instar de Bernhard Luginbühl (*1929 Berne, CH, †2011 Langnau im Emmental, CH), il reconnaît aux enseignes publicitaires mises au rebut l’esthétique des déchets industriels, et il en conserve la forme et la couleur sans les retravailler. Ce qui importe à Pflumm dans son art objectal, ce n’est pas seulement de critiquer la société de consommation. Il tient plus particulièrement à pointer du doigt le mode d’action de la communication socialement dominante, qui désormais passe davantage par l’image et le signe que par le langage. En se donnant un logo impossible à confondre, une multinationale comme Panasonic peut se passer de communication verbale pour vanter ses produits.
© Daniel Pflumm